La fatigue des soignants, un facteur de risque d’erreur médicale
Une nouvelle étude publiée le 9 juillet 2018 fait état d’une relation statistique entre le risque d’erreur médicale et le sentiment de fatigue, les symptômes de burnout, ou les idées suicidaires exprimées par les médecins ayant répondu à l’étude.
Le design de l’étude se base sur un questionnaire envoyé à des médecins en activité et portant sur d’éventuels symptômes présentés de burnout, de fatigue excessive ressentie, ou d’idéation suicidaire récente, ainsi que sur la survenue d’incident médical majeur au cours des 3 derniers mois. Le design de l’étude bien que présentant des biais important de par sa conception même, présente toute fois l’intérêt de mettre en relation fatigue ressentie et éléments d’évaluation du degré de fatigue, avec la survenue d’incidents médicaux.
L’étude a permis de recueillir les données de 6695 médecins aux Etats-Unis, et les différentes études statistiques ont mis en évidence que 55% des répondants avaient déclaré des symptômes d’épuisement professionnel, et que ces symptômes augmentaient par un facteur de 2 le risque de commettre une erreur médicale, et que ce facteur pouvait aller jusqu’à 4 dans un environnement à la sécurité médicale non optimale.
Ces chiffres seraient, selon les auteurs de l’étude, à mettre en relation avec 100 à 200.000 décès liés aux erreurs médicales aux Etats-Unis chaque année. Le risque lié à la fatigue des soignants n’est donc pas anodin, et la prise en compte des éléments de confort dans le travail, des périodes de repos, et la maîtrise du temps de travail sont des éléments clés qu’il convient de prendre en compte pour une amélioration de la sûreté des soins médicaux.
Comprendre que l’exercice de la santé n’est pas seulement une affaire de procédures, de cadres précis, de recommandations à suivre à la lettre et d’automatismes imposés pour éviter le moindre incident, mais bien une affaire d’être humain avec ses forces et ses faiblesses, c’est le premier pas vers la prise en compte des facteurs humains de défaillance qui sont et seront toujours inévitables, mais dont la portée peut être largement circonscrite par la mise en place de procédures simples et logiques, par la prise en compte de ces facteurs, et l’acceptation de leur existence.