Parole de ministre

« Le gâchis de la Paces, la Première année commune des études de santé.  »  Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé.

C’est par ces mots que madame la ministre de l’Enseignement supérieur annonce entamer un travail de réflexion sur la réforme de la Première Année Commune des Etudes de Santé (Paces). Pour mémoire cette première année universitaire est la porte d’entré commune aux filières aux cursus de médecine, de chirurgie dentaire, de pharmacie, de sage-femme, de masso-kinésithérapie et à certaines autres filières paramédicales qui ouvre ou ferme des portes brutalement par la sanction d’un concours où les mieux classés choisissent en premier et où les suivants se voient imposer des choix qui n’étaient potentiellement pas les leurs.

Le programme de cette année fait la part belle aux mathématiques, et à la physique, avec un appétit poussé pour les sciences dites exactes pour pouvoir classer les étudiants lors de concours dont les questions ne souffrent pas d’approximation pour pouvoir noter en tout objectivité une copie scientifique, il ne suffit que de comparer le résultat produit par l’étudiant à celui attendu par la vérité scientifique.

On comprend qu’une dissertation philosophique et sa part de subjectivité n’ait pas été privilégiée dans la conception des modes de sélection de cette année universitaire, et comment juger de la nécessaire dimension humaine dans le milieux médical d’un étudiant à priori jeune (autour de 18 ans), sans expérience médicale ou tout du moins humaine, et comment faire de ces critères des éléments décisifs d’une sélection qui sera de toute façon injuste de par le nombre de candidats et le nombre d’élus?

La réflexion s’annonce compliquée et nous l’espérons menée en dehors de tout élément partisan. Les aspirations et les souhaits de jeunes générations souhaitant embrasser la carrière médicale doivent également pouvoir être entendus.